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Dérives de la métaphore

Evènement | 19 octobre 2006

Est-il possible de tracer une frontière nette et précise entre les bons / adéquats usages de la métaphore et les mauvais / abusifs usages de la métaphore ? C'est à cette question centrale que le colloque tentera d'apporter des éléments de réponse.

 

Clair-obscur Depuis une vingtaine d'années, la métaphore fait face à une véritable réhabilitation. L'accent est mis sur sa valeur cognitive, celle-ci permettant non seulement d'appréhender, mais de créer de nouvelles perceptions.
Depuis les travaux des cognitivistes américains (G. Lakoff, M. Johnson, M. Turner, etc.) la métaphore est vue comme omniprésente, aussi bien dans les sciences, l'art, la littérature, la langue, que dans la vie de tous les jours, et le fait que rien ne puisse se faire sans métaphore est une idée généralement acceptée de nos jours.


Il serait cependant naïf et illusoire de croire que la métaphore relève toujours du génie, et qu'elle est seulement originale, brillante, parvenant à chaque fois à faciliter la compréhension, voire la découverte. Elle peut facilement achopper sur plusieurs écueils que nous nous proposons de passer en revue lors de ce colloque. Sans forcément remettre en cause les diverses fonctions jouées par la métaphore, il conviendrait de voir les cas où la métaphore n'est plus opératoire, et se révèle même potentiellement dangereuse. Cependant, il convient d'éviter le débat sur ce qu'est la métaphore (sa nature), mais de se pencher plus précisément sur ses rôles, ses fonctions, et essentiellement sur ses fonctions « déviantes ». Pour tenter de voir s'il y a un fil rouge à toutes ces utilisations « déviantes » de la métaphore, ou bien si chaque fonctionnement potentiellement dangereux est à replacer dans son propre cadre, il serait intéressant de croiser les approches de diverses disciplines : biologie, ethnologie, histoire, idéologie, linguistique, littérature, philosophie, physique, politique, sociologie, etc.

Le colloque se propose donc d'étudier les cas de surinterprétation (cf. U. Eco), d'anomie de la métaphore, d'autocontrôle et d'hétérocontrôle de la métaphore, de déontologie, d'éthique du discours, les dérives potentielles, c'est-à-dire les cas où la métaphore n'est pas, ne peut pas ou n'est plus opératoire en tant que métaphore. Se posent alors les questions suivantes : L'usage de la métaphore est-il toujours justifié ? Peut-on faire sans métaphores ? N'y aurait-il pas des usages néfastes de la métaphore ? La métaphore est-elle toujours un « puissant outil cognitif » nous permettant d'entrevoir les choses sous un nouvel angle ? Le danger principal de la métaphore semble résider dans la confusion entre ce qui n'est qu'un simple « air de famille », pour reprendre le terme de Wittgenstein, et une identité réelle. Pourront également être abordés les rapports entre la métaphore et l'idéologie, la métaphore et le cliché (qui représente une « calcification de la pensée »), la métaphore suggestive et la métaphore démonstrative, etc.

 

Trois volets seront abordés :

  • un volet diachronique, historique (sur une demi-journée)
  • un volet cognitif (1 journée)
  • un volet esthétique (1 journée)

 

Organisation :
Colloque organisé par l'EA 3709, « Langues, Cultures et Sociétés » (M. Denis Jamet), en collaboration avec l'EA 665, « Centre de Recherches Philosophiques » (M. Jean-Jacques Wunenburger).

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INFOS PRATIQUES

Lieu(x)
Amphi Huvelin jeudi 19 et samedi 21 (15 quai Claude Bernard - 69007 Lyon)
Salle Caillemer vendredi 20 (15 quai Claude Bernard - 69007 Lyon)
Plan d'accès
Contact

Denis Jamet, MCF en Linguistique anglaise

Type

Colloque / Séminaire

Thématique

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