Imaginaires, rationalité et éducation ouverte

Evènement | 11 mai 2006
Gaston Bachelard (© D.R.)
Dans son ouvrage La philosophie du non, Bachelard défend la thèse suivante : "L'enfant naît avec un cerveau inachevé et non pas, comme le postulat de l'ancienne pédagogie l'affirmait, avec un cerveau inoccupé". Il convient donc de dénoncer toute méthode d'éducation à tendance coercitive (dressage). "On devrait achever le cerveau de l'enfant comme un organisme ouvert, comme l'organisme des fonctions psychiques ouvertes". Or, si l'on prend connaissance des travaux et réflexions menées par Gonseth et Piaget, on voit que ceux-ci s'associent sans réserve aux pensées formulées par Bachelard sur l'éducation. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. C'est pourquoi la visée du présent Colloque consiste à traiter le thème de l'éducation ouverte en se plaçant sous l'éclairage conjoint de l'imaginaire et du rationnel. Les requêtes de la logique stricte et de la raison pure, en cette matière complexe et subtile, ne suffisent pas pour inspirer aux éducateurs les voies diverses qui puissent guider l'enfant dans un climat d'épanouissement et d'ouverture. L'imaginaire, donc l'esprit de finesse, suggère tout acte créatif propre à promouvoir l'exercice idoine des fonctions cérébrales et l'éveil des habitudes de pensée mobiles, c'est à dire à faire barrage à tout déterminisme cérébral mortifère. Il faut ainsi prendre acte que l'éducation relève à la fois de la science et de l'art; à tout moment les fonctions psychiques peuvent subir des pressions néfastes qui conduisent au blocage, à la dégradation, aux déviances.

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