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Les 26 ans de l'Indice Boursier Régional IAE Lyon - Université Lyon 3
Plus d’un quart de siècle dans un monde financier qui a énormément évolué. Seize années de hausses, les plus importantes étant intervenues après le krach financier de 1987.
Présentation par Alain TESTON,
Directeur Honoraire de l'IAE Lyon
L'Indice Boursier Régional IAE Lyon - Université Lyon 3 est en hausse de 0,54% en septembre…, soit 7,52% de mieux depuis le début de l’année
L'indice boursier vient de connaître quatre mois consécutifs de hausses, bien sûr irrégulières. La progression est restée malgré tout modérée (3,73%) durant les trois mois d’été.
Le mois de septembre reflète bien la tendance décelable ces derniers temps : un bon début de mois, avec une progression durant la première quinzaine, de 3,64%. La troisième semaine se traduit par un repli de 0,27%, et la dernière semaine connaît un recul assez sensible de 2,73%. Globalement 30 des 80 valeurs de l’indice régional IAE / Université Lyon 3 affichent une baisse.
En neuf mois l’indice régional progresse de 7,52%, légèrement plus que le CAC 40 (+6.17%), mais moins que l’indice Mid&Small (+13.8%). Les valeurs petites et moyennes ont mieux retrouvé le processus haussier.
Par ailleurs l’Indice Financier Européen IFE 15 a gagné encore près de 1% en septembre, ce qui correspond à +8,3% depuis le début de l’année.
26ème ANNIVERSAIRE DE L’INDICE BOURSIER REGIONAL
Plus d’un quart de siècle dans un monde financier qui a énormément évolué. Seize années de hausses, les plus importantes étant intervenues après le krach financier de 1987 : 1988 (+47%), mais aussi en 1993 (+44%). En sens contraire, c’est en 2008 que l’indice régional a subi sa correction la plus importante (-48%). Depuis l’origine, hors dividendes, la progression annuelle moyenne de l’indice régional ressort malgré tout à 5,2%.
Dans son cahier « éco&entreprise » le journal « Le Monde » du 4 septembre dernier titrait : « La fin de la Bourse de Paris ? ». Il est vrai que la période 1980/2000 reste dans les mémoires, couronnée par l’apogée de la nouvelle économie en 2000, avant un retour brutal aux réalités suite à l’éclatement de la bulle internet (l’indice régional IAE – Université Lyon 3, pourtant relativement épargné, chutera alors de 45% en une trentaine de mois, avant de s’envoler de 170% entre mars 2003 et mai 2007 !).
La Bourse française a su se moderniser avec l’informatisation des cotations, et la suppression début 1991 des bourses régionales, dont Lyon était la plus importante. Elle a su se regrouper avec d’autres bourses européennes (Euronext), avant de se mondialiser lors de la fusion avec son concurrent américain pour devenir NYSE-Euronext. Bref beaucoup de changements comme aussi lors de la mise en place de la directive européenne MIF en novembre 2007 (Marché des Instruments Financiers / ou : MiFID - Markets in Financial Instruments Directive -) qui mit fin effectivement aux monopoles des opérateurs nationaux, et favorisa le développement des plates-formes alternatives…
La crise actuelle remonte à fin mai 2007, l’indice régional ayant atteint alors son plus haut historique à 5891,2 (base 1000 en septembre 1987), avant de s’effondrer à 2415 en février 2009, soit un repli de près de 60% en 21 mois !... Aujourd’hui, en dépit d’une crise toujours présente la remontée de l’indice IAE / Université Lyon 3 avoisine 55%, soit malgré tout 36% en dessous de ces niveaux records.
La crise de manière inéluctable a conduit à limiter plus que fortement le nombre d’introductions en Bourse en France (jusqu’à seulement trois en 2008 en plein cœur de la crise bancaire et boursière mondiale). On a pu relever ces dernières années que les petites et moyennes capitalisations avaient davantage tendance que les grandes sociétés à mieux se comporter globalement en termes de performances. Et pourtant l’accès au marché financier des PME-ETI, de taille forcément plus limitée et d’un poids boursier relatif dans les indices, permettrait d’avoir une vision plus large, à l’image d’ailleurs de ce qu’on relève à la Bourse de Londres. C’est en ce sens que l’indice boursier régional IAE - Université Lyon 3 paraît disposer d’une originalité dans sa conception, et que la situation actuelle, en fait, renforce.
ENVIRONNEMENT et PERSPECTIVES
La France prévoit de lever 170 milliards d’euros sur les marchés en 2013, c’est-à-dire 8 milliards d’euros de moins que cette année, conséquence de la réduction du déficit budgétaire prévu dans le projet de loi de finances 2013, grâce à dix milliards d’euros d’économies sur les dépenses, et à seize milliards d’euros d’impôts nouveaux sur le budget de l’Etat pour les ménages et les entreprises (auxquels il convient de rajouter 4 à 5 milliard d’euros pour les comptes sociaux).
Le bilan de l’exercice en cours apparaît bon, comme l’illustre depuis le début d’année notre taux moyen d’emprunt sur les échéances moyen et long terme, légèrement en-dessous de 2%, un record historique selon l’Agence France Trésor (AFT) à qui incombe le placement de la dette sur les marchés. Mieux encore, sur des échéances à court terme, depuis juillet, la France a eu l’opportunité d’emprunter même à taux négatifs…La France bénéficie ainsi de conditions de financement attractives, et exceptionnellement peu élevées, ce qui lui a permis de mieux contenir pour l’instant le poids de son endettement.
D’ailleurs on table sur des coûts d’emprunts plus élevés dans l’avenir, pour diverses raisons : si les investisseurs institutionnels considèrent que la France est un emprunteur sûr et de qualité, tout comme les analystes et économistes ils s’interrogent parfois sur notre double capacité dès l’an prochain à la fois à cantonner notre déficit à 3% du PIB, et parallèlement à assurer une certaine croissance (0,8%). Le risque latent réside aussi dans une dérive progressive des taux, d’autant plus redoutée si les investisseurs percevaient un mieux dans la zone euro - la France pouvant paradoxalement en faire les frais -, voire encore si les fonds de secours européens s’accroissaient pour aider davantage les pays destinataires.
L’Espagne s’inscrit dans ce cadre car elle pourrait bien devenir le quatrième pays de l’Union Européenne à disposer d’un sauvetage financier, après donc l’Irlande, la Grèce et le Portugal.
L’environnement économique européen n’est pas des plus favorables, avec des taux de chômage qui ont tendance à devoir encore progresser, des chiffres de croissance du PIB réduits voire dans certains pays négatifs, une augmentation de l’inflation - même si celle-ci reste sous contrôle -. Néanmoins la zone euro bénéficie d’éclaircies, et les établissements bancaires apparaissent plus solides. Cependant dans l’industrie et les services l’activité s’est contractée en septembre selon les enquêtes Markit auprès des entreprises, considérées comme des indicateurs avancés du PIB.
Tout cela a conduit nombre de pays - dont la France - à un renforcement nécessaire des mesures de rigueur, même si cela peut s’accompagner de risques potentiels pour la croissance, en créant une spirale d’austérité. Malgré tout, si de plus en plus en plus d’experts n’hésitent plus à estimer que la sortie de crise se dessine à moyen terme, on pourrait rajouter : prudence au mois d’octobre, souvent plutôt sombre pour les marchés…
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