Les territoires de nature protégée : quel rôle dans la gouvernance et le développement local ?

L’objectif de cette séance sera de mettre en lumière un champ renouvelé de l’analyse géographique portant sur des objets éminemment spatiaux que sont les espaces naturels protégés : des objets à la fois de plus en plus nombreux à l’échelle internationale – près de 120 000 selon l’UICN – et particulièrement variés dans leurs statuts et leur manière d’intervenir sur les territoires. Ces objets, loin d’être de simples sanctuaires voués à la seule étude écologique, interrogent l’analyse géographique dans leurs implications sur la gestion des territoires, dont ils deviennent une composante incontournable (de 10 à 15% du territoire français pour les périmètres les plus étendus).
Par-delà leur mission affichée de protection de la nature, elle-même évolutive selon les époques, ils portent en effet aujourd’hui une mission plus large qui intéresse le développement local et qui participe de la multifonctionnalité des espaces ruraux. Les modes participatifs de gestion qui se généralisent pour la gouvernance de ces espaces naturels protégés – et dont témoigne par exemple la loi de 2006 en France sur les parcs nationaux – montrent également une diversification des acteurs impliqués, et transcendent toujours plus la vieille dichotomie entre aménagement et protection.
C’est cette contribution des espaces naturels protégés aux logiques de gestion et d’aménagement que cette journée souhaiterait analyser, en portant un regard spécifique sur la valeur économique et sociale que portent ces objets pour les territoires dans lesquels ils sont inscrits, et qu’ils contribuent à redéfinir en retour.

Les contributions s’articuleront autour de plusieurs thèmes, portant sur :
- la production conflictuelle du territoire autour des espaces naturels protégés ;
- les méthodes participatives appliquées à la gestion des espaces naturels protégés ;
- la valorisation économique de la nature protégée, vue comme ressource territoriale.

La journée, d’abord plutôt centrée sur le cas français, s’ouvrira ensuite sur des perspectives internationales comparées, notamment par une lecture nord/sud de ces problématiques.

Avec des contributions de : Nacima BARON-YELLES (LVMT, Marne-la-Vallée), Jean-Eudes BEURET (Agrocampus Ouest, Rennes), Aurélie BINOT (CIRAD, Montpellier), Anne CADORET (ThéMA, Dijon), Samuel DEPRAZ (EVS, Lyon), Stéphane HÉRITIER (EVS, Saint-Etienne), Romain LAJARGE (PACTE, Grenoble), Lionel LASLAZ (EDYTEM, Chambéry), Diane ROUSSEL (Université Lyon 3), Andrea SALINAS-ROJAS (EVS, Lyon).