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Pédagogie : les étudiants du Master IBR questionnent l’interculturalité en vidéo
Evènement | 25 avril 2017
Double challenge pour les 24 étudiants du Master 1 International Business Realities : intégrer les bases théoriques du management interculturel et les questionner dans une vidéo mettant en scène leur propre expérience. Retour sur cette initiative pédagogique avec Silvia DIDIER, Directrice du Master et deux étudiants du Master.
Silvia DIDIER
Votre cours « Intercultural Management » a fait l’objet d’une refonte à la rentrée dernière. Pourquoi avoir changé les modalités pédagogiques ?
Silvia DIDIER : Le cours Intercultural Management est composé d’une partie théorique, académique, destinée à apporter les outils et modèles pour analyser une situation, et d’une partie pratique, qui va délivrer des compétences. C’est pourquoi tout au long de ce cours de 23 heures, des cas d’entreprises viennent éclairer la théorie.
Au-delà, l’aspect comportemental dans un cours de management interculturel est essentiel. Il nous semblait indispensable que les étudiants puissent faire le lien entre théorie et pratique au travers d’expériences vécues par eux-mêmes.
C’est pour cette raison que nous avons opté pour une évaluation basée sur la réalisation d’une vidéo : chaque étudiant a été invité à rencontrer une personne issue d’une autre culture à l’occasion d’une expérience interculturelle (dîner dans un restaurant, visite d’un musée ou de la ville, concert…) et à la restituer sous forme de vidéo, en la confrontant aux modèles étudiés en classe.
Pourquoi avoir fait le choix du support vidéo ?
La thématique du cours se prête particulièrement à l’utilisation de la vidéo. Par ailleurs, même si les étudiants du Master ne sont pas des spécialistes de la communication, cette génération est familiarisée à l’outil vidéo.L’autre intérêt de la vidéo est qu’elle favorise le partage : une partie des réalisations ont été projetées en cours, analysées et commentées par les autres étudiants.
Enfin c’était un vrai challenge pour les étudiants de s’exposer ainsi, même s’il n’était pas obligatoire de se mettre en scène soi-même.
Quel bilan faites-vous de cette première expérience ?
J’ai eu le sentiment que les étudiants ont vraiment appris. D’une part « en direct », dans la rencontre avec d’autres nationalités. Ils ont également pris du plaisir dans cette expérience. Enfin, cela rejoint la volonté de l’iaelyon de créer du lien entre les individus de différentes cultures. Les étudiants du Master International Business Realities ont la chance de côtoyer l’interculturalité au quotidien. Il y avait par exemple une dizaine de nationalités dans le cours Management Interculturel.Nous pouvons aller plus loin dans cette démarche de décloisonnement, comme cela a été suggéré par les étudiants. L’idée serait d’associer un autre groupe d’étudiants internationaux dès le début du cours, par exemple les étudiants du Programme SELF, qui pourraient nouer ainsi plus facilement des liens avec des Français.
Les étudiants du Master en parlent
Pierre Eymard
Cet exercice assez original m’a permis de me rendre compte réellement des différences d’attitudes, de manière de travailler et même de s’exprimer ainsi que toutes les difficultés que cela pouvait entrainer. Même pour un exercice aussi simple que réaliser une vidéo, il ne faut pas sous-estimer la différence culturelle. Ainsi, j’ai été très surpris de voir que l’étudiante tchèque avec qui je faisais ma vidéo planifiait toutes nos rencontres, objectifs et avancement dans les moindres détails, et qu’un seul petit imprévu ou retard la gênait et stressait considérablement. Etant d’un naturel beaucoup plus « cool » (mais efficace), notre collaboration a été au début difficile, car nous n’étions pas du tout sur la même longueur d’onde, et n’avions pas non plus les mêmes méthodes de travail. Mais au fur et à mesure de nos rendez-vous, et en faisant des efforts chacun de notre côté pour accepter la manière de travailler de l’autre, nous avons réussi quelque chose de très réussi, et au final amusant et enrichissant d’un point de vue personnel. Mettre en application les théories vues en cours nous a aussi montré les limites des modèles de différences culturelles préétablis, à savoir que nous étions chacun assez loin de « nos » caractéristiques nationales respectives.
Au final, j’ai trouvé cet exercice très intéressant, car loin des « assignment » très classiques qui nous sont généralement demandés et possiblement utile pour le futur car beaucoup d’entre nous souhaitent travailler dans un environnement multiculturel. J’avais déjà eu l’occasion de travailler avec des étudiants étrangers pour des projets de groupe durant mon année aux Etats-Unis, mais c’était la première fois que je le faisais à deux seulement et c’est d’une toute autre complexité.
Caroline Kennedy
Le cours « Intercultural Management » est, de mon point de vue, un bon mélange de théorie et de pratique. Après avoir appris les connaissances nécessaires, telles que les 3 paradigmes, le modèle de Hofstede, les dimensions culturelles de Hall ... nous les avons appliquées dans des études de cas pour mieux comprendre comment les utiliser.
Nous avons également fait une courte vidéo, dans laquelle nous avons dû interviewer une personne d'une autre culture et d'un pays et l'associer aux théories vues en classe.
Je pense que c'était une très bonne idée car, au lieu de travailler uniquement sur des études de cas externes, nous avons créé notre propre exemple et cela nous a aidé à voir l'utilité du cours pour nos futures carrières internationales.
> La playlist des vidéos réalisées
Master International Business Realities
Master's Degree, in English
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