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Politiques de Ponge
Dès ses premiers textes, Francis Ponge conçoit l’écriture comme résolument inscrite dans un espace public et soumise à des logiques conflictuelles. S’il se montre méfiant à l’égard de l’engagement tel que théorisé par Sartre, il envisage pourtant ses écrits comme des réserves d’actions possibles au sein de la cité, et leur confère par là une portée politique. Toutefois, les « actes » ouverts par ses textes sont ambigus et s’expriment de façon variable, voire contradictoire, de même qu’évoluent notoirement les prises de position de Ponge, de son adhésion au Parti Communiste (entre 1937 et 1947) au gaullisme de plus en plus ouvertement affiché par la suite. Il convient aujourd’hui de tenir compte de l’ensemble de ces positions et propositions.
Ce colloque sera ainsi l’occasion d’interroger les ruptures et continuités entre la « pause du révolutionnaire ou du poète » d’abord revendiquée, attachée dès le départ à un verbe ferme et fort, l’admiration pour Malherbe, érigé en figure paternelle, et les propositions plus provocatrices encore de « Nous, mots français ». Seront corollairement étudiées les lectures pratiques suscitées par l’oeuvre, et les malentendus (ou « abus réciproques ») plus ou moins consentis entre Ponge et toute une génération de lecteurs (celle, notamment, de Tel Quel et TXT). Enfin, poser la question des « politiques de Ponge », revient à interroger les usages actuels de l’oeuvre, c’est-à-dire son efficience dans la création contemporaine.
Positions variables de l’écrivain dans l’espace public, relations complexes entre les opinions professées et les partis pris esthétiques, appropriations diverses et contradictoires de ces propositions formelles par les lecteurs : les politiques de Ponge seront ici envisagées dans cette pluralité.
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Vendredi 16 mars - Université Lyon 3 - Salle Caillemer
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