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Publication - Management des coopératives : une différence créatrice de valeur(s)
Ouvrage coordonné par Sonia Capelli, Chloé Guillot-Soulez et William Sabadie, enseignants-chercheurs à l’iaelyon, co-écrit avec les membres de la chaire de recherche Lyon 3 Coopération - Centre de Recherche Magellan.
A l’heure des crises financières, de la crise des revenus agricoles, des burn out professionnels et de la délocalisation des emplois, les entreprises coopératives restent encore discrètes sur leur mode d’organisation. Pourtant, porter à la connaissance du grand public l’ancrage territorial, la prise de décision démocratique et l’appartenance à des membres plutôt qu’à des actionnaires répond aux préoccupations actuelles des consommateurs et des employés. Cet ouvrage considère la question de la valorisation de la gouvernance des coopératives et mutuelles sur le marché de l’emploi et sur celui des biens et des services.
12% de la population mondiale
Selon l’Alliance Coopérative Internationale, au moins 12 % de la population de la planète fait partie d'une des trois millions de coopératives réparties dans le monde. Les coopératives fournissent des emplois à 10 % de la population active et les 300 principales mutuelles et coopératives réalisent 2 034 milliards de dollars de chiffre d'affaires. En France, 60% du chiffre d’affaires de la banque de détail et 40% de celui de l’industrie agroalimentaire est le fait des coopératives. Et pourtant, elles restent discrètes sur leur mode de gouvernance. Nos recherches démontrent qu’elles devraient mettre en avant ce statut original auprès du grand public.Une image positive des coopératives qui leur donne des atouts pour agir différemment
C’est avec une approche de recherche visant à évaluer de façon systématique et scientifique l’impact des actions de valorisation de la gouvernance coopérative que les différents chapitres de cet ouvrage sont organisés.Partant d’un état des lieux sur le sens donné à la gouvernance coopérative dans le monde et en France, en particulier, les auteurs proposent d’identifier l’influence de la mention de la gouvernance coopérative de l’entreprise sur ses produits et services ou dans ses communications.
Depuis quelques années, pour les coopératives, le plus grand danger est d’être reléguées comme une espèce de « l’ancien monde » du fait de l’intégration d’objectifs sociétaux par leurs concurrentes capitalistiques.
Globalement, la coopérative bénéficie d’une image favorable dans la population et les média, mais il s’agit effectivement quasiment d’une image d’Epinal, la petite coopérative locale à l’ancienne
L’entreprise ne pourra donc plus se vivre comme un espace indépendant dédié prioritairement voire exclusivement au profit. L’entreprise ne pourra plus se penser comme un monde « à part » dans notre monde et, de manière générale, le monde des affaires doit aussi porter son regard sur les affaires du monde
Les auteurs analysent ensuite dans quelle mesure les membres des coopératives sont une ressource permettant d’accroître leurs performances sur le marché sont présentées. Ainsi, les motivations des membres à s’engager dans la vie de ces entreprises puis la façon de les mobiliser au travers l’innovation participative sont examinées.
Ce n’est pas un hasard si le Crédit Agricole, premier groupe coopératif européen par le nombre de ses sociétaires, est aussi dans le top 10 des banques mondiales sur la base de son chiffre d’affaires. C’est qu’il est en prise directe avec ses clients et ses territoires, par l’intermédiaire de ses sociétaires et de leurs élus, qu’il peut bien connaître leurs attentes et y répondre.
Raphaël APERT, DG Crédit Agricole Centre Est (chapitre 10).
Il est évident que, même dans une société coopérative, il faut laisser une part de savoir-faire et d’expertise aux équipes en place sinon, on est en permanente consultation ce qui est à la fois inefficace et risque de démobiliser la communauté. A contrario, si on fait de la consultation de surface, on n’avance pas non plus.
Nathalie ROSKWAS, C’est Qui Le Patron ?! (chapitre 11).
Une approche originale croisant les résultats des chercheurs et l’expérience des praticiens
Tous les résultats présentés donnent lieu à un regard croisé entre chercheurs et managers afin de souligner les enjeux et de montrer l’actualité des thèmes traités. Les différents secteurs du mouvement coopératif sont étudiés au fil des sujets de recherche (coopératives agricoles, coopératives d’habitat, coopératives bancaires...).Editions EMS, Coll. Questions de société, mai 2020, 216 pages
A propos des auteurs
William SABADIE
Sonia CAPELLI
Chloé GUILLOT-SOULEZ
Les co-auteurs :
Mathieu Béal - Ons Belaid - Axelle Faure-Ferlet - Alice Falchi - Caroline Hussler - Charlotte Lécuyer - Nathalie Roskwas - Sylvie Saint-Onge - Michel Séguin - Sébastien Soulez
Réactions de :
Jean-Louis Bancel, Crédit Coopératif - Jean de Balathier et Pascal Goux, La Coopération Agricole Auvergne Rhône-Alpes - Adrien Couret, Groupe Macif - Caroline Naett, Coop FR - André Joffre, Fédération Nationale des Banques Populaires - Guillaume Baglin, Limagrain - Salwa Salek, Desjardins - Pete Kirkham, Habicoop - France Villette, Fédération Nationale du Crédit Agricole - Raphaël Appert, Crédit Agricole
Chaire Lyon 3 Coopération
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