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Séminaire Hexis "Connaissance de soi et connaissance du soi"
Evènement | 29 avril 2015
Le mercredi de 17h à 19h
Séminaire de recherche réunissant des doctorants, des chercheurs confirmés et des non doctorants.
Programme de la saison 2014-2015
Second semestre
Mercredi 28 janvier 2015 (de 17h30 à 19h30)
Vincent Descombes (EHESS) : « Peut-on parler de soi à la première personne ? »
Cette question semble absurde. La première personne grammaticale n’est-elle pas faite justement pour cela : parler de soi ? Mais il en va ici comme d’un paradoxe mégarique. La question n’est pas véritablement de savoir si Achille pourra dépasser la tortue, mais si notre philosophie nous permet d’accepter le fait qu’il le puisse. Plusieurs analyses de la conscience de soi ont pour conséquence de rendre problématique, voire structurellement impossible, le fait d’user du « je » pour parler de soi. Que faire de ce paradoxe ?
Mercredi 25 février 2015
Journée d'études, de 14H à 17H : « Le soi et le monde extérieur »
avec Denis Forest (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) et Olivier Massin (Université de Genève).
Mercredi 4 mars 2015
Groupe de lecture « La nature des raisons »
Texte : Harry G. Frankfurt, Taking Ourselves Seriously & Getting It Right, Stanford University Press, 2006.
Présentation : Loraine Gérardin-Laverge (Université Paris Ouest Nanterre La Défense).
Mercredi 18 mars 2015
Frédérique de Vignemont (CNRS, Institut Jean Nicod) : « Une conception narcissique du corps propre ? »
Alors même que je sens la chaleur de ma tasse de thé dans la main, j'ai conscience qu'il s'agit de ma propre main et de celle de nulle autre. Selon Mike Martin (1995), le sentiment d'appartenance du corps dans sa forme la plus minimale se réduit à la conscience des frontières au sein desquelles il est possible d'éprouver des sensations corporelles. Mais la conscience spatiale du corps suffit-elle à rendre compte de la conscience de soi corporelle? Je défendrai ici l'hypothèse que ce n'est qu'en ayant conscience que les frontières spatiales du corps revêtent une importance particulière pour le sujet, importance qui explique pourquoi il faut le protéger, que l'on peut avoir conscience de son corps comme étant le sien.
Mercredi 22 avril 2015
Fabrice Teroni (Université de Genève) : « Émotions et moi, et moi, et moi ».
On rencontre régulièrement dans la littérature des remarques soulignant l’étroitesse des rapports entre un sujet et ses émotions, remarques sans doute sous-tendues par certaines intuitions à ce propos. C. Calhoun (2004) observe ainsi que toute émotion possède une certaine « subjectivité biographique » et R. de Sousa (2007) insiste sur la présence de deux aspects au sein des émotions : elles seraient à la fois à propos du monde et à propos du sujet qui les ressent. Par ailleurs, on dit couramment de quelqu’un qui répond émotionnellement à un événement qu’il le « prend personnellement ». Ces remarques suggestives laissent entendre qu’une bonne compréhension des émotions doit tenir compte de leur rapport au moi.
Afin d’être digne d’intérêt, ce rapport doit dépasser le constat selon lequel l’occurrence d’une émotion exige la présence d’un sujet, constat qui s’applique à tout état mental. Les remarques précédentes n’ont pas pour fonction de rappeler ce truisme, mais celle de signaler l’existence d’un rapport plus étroit entre un sujet et ses émotions. Quel pourrait-il être? Puisqu’un trait fondamental des états psychologiques est leur intentionnalité, c’est-à-dire le fait qu’ils sont dirigés vers quelque chose, il convient de se tourner vers ce trait des émotions. Or, l’intentionnalité des émotions est complexe – quelque chose (objet particulier) s’y trouve évalué (objet formel) – et il existe pour cette raison différentes façons de comprendre le rapport entre émotions et moi. Une thèse ambitieuse situe ce rapport au niveau de l’intentionnalité des émotions, où il peut caractériser soit l’objet particulier, soit l’objet formel. Le caractère ambitieux de cette thèse provient du fait qu’elle considère que le rapport entre émotions et moi est réfléchi dans la nature même des émotions en tant que phénomènes psychologiques, nature au moins partiellement constituée par leur intentionnalité.
Mon exposé est structuré autour de l’examen de trois thèses de cette nature. J’examinerai d’abord la thèse selon laquelle toute émotion renferme une forme de réflexivité en ce qu’elle est intentionnellement dirigée vers le sujet qui la ressent. Le moi est ici considéré être l’objet particulier de toute émotion. Je me consacrerai ensuite à l’examen d’une deuxième thèse, plus subtile, qui considère que les émotions sont réflexives en ce qu’elles portent sur d’autres états psychologiques du sujet. Je me tournerai enfin vers une thèse qui situe le rapport entre émotions et moi au niveau de l’objet formel. Elle soutient que toute émotion a pour objet formel une propriété évaluative relationnelle dont l’un des termes est le sujet qui la ressent. Je chercherai à montrer que ces trois thèses valent au mieux pour un sous-ensemble restreint d’émotions et qu’elles doivent parfois être remplacée par des thèses modestes quant au rapport entre émotions et moi, à savoir des thèses qui ne présupposent aucun rapport intentionnel entre les deux.
Mercredi 29 avril 2015
Groupe de lecture « La nature des raisons »
Texte : Philip Pettit, "Three aspects of rational explanation", in Rules, Reasons, and Norms, Clarendon Press, Oxford, 2002.
Blondine Desbiolles (Université Jean Moulin Lyon 3) proposera une brève présentation du texte, pour introduire ensuite à la discussion.
Premier semestre
Mercredi 15 octobre 2014
Mona Gérardin-Laverge (Université Paris I) : « Les mots pour se dire : performativité du langage et empowerment »
Cette communication propose une analyse féministe de la "performativité du langage" (Austin), et de la façon dont le langage construit notre identité personnelle, notre identité de sexe et de genre, et notre connaissance de nous-mêmes. Il s'agit d'abord de comprendre dans quelle mesure les catégories linguistiques, ainsi que les adresses et les énoncés ordinaires, forgent le soi et construisent la connaissance de soi. Il s'agit ensuite de déterminer quelle peut être notre capacité d'agir dans et sur le langage : comment peut-on résister aux catégories qu'il véhicule et aux réalités qu'il construit, et quel est ce "soi" qui résiste? Comment peut-on travailler le langage pour avoir une prise sur ce que nous sommes, c'est-à-dire pour construire notre identité personnelle et nos identités collectives et politiques?
Mercredi 5 novembre 2014
François Kammerer (Université Paris IV) : « Que connaissons-nous, et comment le connaissons-nous, lorsque nous connaissons nos expériences conscientes ? »
Il semble que nos expériences conscientes ont ceci de spécifique que nous les connaissons d’une manière particulière lorsque nous les saisissons en première personne, dans l’introspection. Lorsque je sens du poivre ou que je goûte une fraise, et que je me concentre sur mon expérience, la connaissance que j’ai de mon expérience semble particulière par rapport à celle que vous pouvez en obtenir. Cette spécificité a parfois été conceptualisée sous le terme « d’accès privilégié » et elle constitue une contrainte prima facie pour une épistémologie de la conscience, tout en constituant l’une des prémisses implicites de beaucoup des arguments en faveur d’une particularité métaphysique de la conscience.
Nos théories épistémologiques de la conscience doivent toutefois également tenir compte d’un autre fait saillant : les expériences ne sont pas seulement connues d’une façon particulière ; elles semblent également former, en elles-mêmes et par elles-mêmes, une connaissance (ou un moyen de connaissance) fort spécifique. Mes expériences conscientes constituent, pour parler de manière imagée, la manière dont le monde (ou une partie du monde) se donne et se fait connaître à moi.
Dans cette communication j’essaierai d’exposer cette double contrainte pour une épistémologie de la conscience : l’expérience consciente doit être tout à la fois un objet de connaissance (connaissance d’un type très particulier) et un moyen ou un type de connaissance (connaissance elle aussi très particulière). J’examinerai et je proposerai une solution philosophique au problème qui consiste à rendre compte de ces deux aspects d’une manière métaphysiquement non extravagante. Dans ma conception, les expériences conscientes sont des entités intrinsèquement épistémologiques que notre théorie naïve de l’esprit nous pousse à attribuer (à nous-mêmes et à autrui) pour rendre raison de nos pratiques normatives de croyance et d’action. Le lien tout particulier des expériences conscientes à la connaissance, comme objet et comme moyen, est par-là expliqué – ainsi que la spécificité de cette connaissance. Quant au coût métaphysique de cette solution, il se révèle selon moi moins exorbitant que celui des positions concurrentes.
Mercredi 19 novembre 2014
Groupe de lecture « La nature des raisons »
Texte : Bernard Williams, « Internal and external reasons » (1981)
Présentation : Samuel Lepine (Université Lyon 3)
Mercredi 26 novembre 2014
Katrien Schaubroeck (Université d’Anvers) : « Self-knowledge and self-confidence »
Mercredi 3 décembre 2014
Groupe de lecture « La nature des raisons »
Texte : Georg Henrik von Wright, « Intentionality and teleological explanation » (1971)
Présentation : Sabine Collardey (ENS Lyon)
Mercredi 17 décembre 2014
Stéphane Lemaire (Université Rennes I) : « Identité et évaluation des valeurs »
Dès lors qu’on cherche à s’écarter d’un réalisme moniste à propos des valeurs, il devient crucial d’échapper à une forme de relativisme qui aurait pour conséquence que toutes les valeurs se valent. Autrement dit, il faut pouvoir procéder à une évaluation des valeurs relatives. Mais à partir de quel point fixe ? Faut-il même un point fixe pour opérer cette évaluation ? Quoi qu’il en soit , il semble que renoncer à certaines de ses valeurs, c’est s’abandonner, devenir un inconnu. Il s’ensuit que nous devons comprendre en même temps l’évaluation des valeurs et le rôle des valeurs dans la détermination de notre identité.
Le séminaire est ouvert à tous.
Les séances auront lieu le mercredi de 17H à 19H, et seront consacrées à des interventions de 45 minutes environ, suivies d’un temps d’échanges et de questions.
La salle de conférence définie pour les séances étant susceptible de changer, nous vous invitons à vous inscrire à notre liste de diffusion en nous contactant à cette adresse : lyonhexis@gmail.com
Document(s) à télécharger
- Programme du séminaire (1er semestre) PDF, 264 Ko
- Programme du séminaire (2e semestre) PDF, 90 Ko
INFOS PRATIQUES
Lieu(x)
Salle Chevreul 206
Université Jean Moulin - Lyon 3
Bâtiment de la Recherche
18 rue Chevreul - 69007 Lyon
Plan d'accès
Université Jean Moulin - Lyon 3
Bâtiment de la Recherche
18 rue Chevreul - 69007 Lyon
Type
A la Une, Colloque / Séminaire
ThématiqueManifestations scientifiques
Partenaires
Avec la participation et le soutien de l’Irphil (Lyon 3), de l’Ecole Doctorale de Philosophie (ED 487), et de l’ENS de Lyon.