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Stéphane Madelrieux, maître de conférences à l'Université Jean Moulin, entre à l'IUF

Evènement | 12 juin 2013

Stéphane Madelrieux, maître de conférences en philosophie contemporaine, intègre la 23ème promotion de l’Institut Universitaire de France. (Bulletin officiel de l’enseignement supérieur et de la recherche n° 22 du 30 mai 2013).

Découvrir Stéphane Madelrieux


Son parcours
Âgé de 39 ans, Stéphane Madelrieux arrive pour la première fois à Lyon en classes préparatoires littéraires au Lycée du Parc en 1992. Il intègre l’ENS de Paris en 1995 en obtenant parallèlement une licence de philosophie à l'Université Jean Moulin Lyon 3, et poursuit ses études entre lettres modernes (licence à Paris 3) et philosophie (maîtrise puis DEA à Paris 8 avec Alain Badiou). Il choisit définitivement la philosophie et effectue son agrégation en 1998. Il effectue son service national au service du livre de l’ambassade de France à New Delhi puis à l’Alliance Française de Calcutta. De retour en France il prépare sa thèse sous la direction de Sandra Laugier à l’Université d’Amiens. Après quelques années d’ATER à Amiens puis Paris 7, il est recruté en 2009 comme maître de conférences à la Faculté de Philosophie de l'Université Jean Moulin Lyon 3.

Ses travaux de recherche
Son travail consiste à faire connaître et développer un courant majeur de philosophie contemporaine d’origine américaine mais resté méconnu et souvent défiguré en France : le pragmatisme. Les pragmatistes cherchent à surmonter ce besoin de certitudes qui nous pousse à donner des fondements absolus à nos pratiques, comme si ces pratiques (scientifiques, morales, politiques, esthétiques) ne pouvaient pas survivre si elles n’étaient pas ancrées sur quelque chose (un Dieu, un principe supérieur, une valeur suprême) qui nous garantirait une bonne fois pour toutes que nous sommes sur la bonne voie.

Stéphane Madelrieux a commencé par étudier l’un des fondateurs du mouvement, le psychologue et philosophe William James (1842-1910), en réalisant l’édition française de son manifeste (Le pragmatisme, Paris, Flammarion, 2007) puis en proposant un commentaire de l’ensemble de sa pensée (William James. L’attitude empiriste, Paris, PUF, 2008 – ouvrage tiré de sa thèse). Il a depuis élargi ses travaux à d’autres figures comme John Dewey (1859-1952) ou Richard Rorty (1931-2007) à travers traductions, commentaires, séminaires ou colloques. Stéphane Madelrieux cherche également à comprendre la difficulté qu’il y a à s’approprier cette pensée en France, en montrant comment des philosophes, qui pourtant se disent proches du pragmatisme, comme Henri Bergson, Jean Wahl ou plus récemment Gilles Deleuze, finissent par introduire un point d’arrêt en ressuscitant une exigence métaphysique de dépassement de l’expérience (édition de Bergson, Sur le pragmatisme de William James, Paris, PUF, 2011 ; Bergson et James. 100 ans après, Paris, PUF, 2011).
Il entend enfin contribuer à la fédération des recherches sur le pragmatisme au niveau européen au sein de la European Pragmatism Association lancée à Rome fin 2012.

"La différence la plus décisive parmi les attitudes philosophiques, a-t-on pu dire, est entre ceux qui envisagent notre monde, aussi cruel et déplorable soit-il à certains égards, comme un lieu excitant et fascinant où vivre, un lieu à explorer et à améliorer ; et ceux qui regardent l’univers de l’expérience et de la nature comme une chose secondaire en comparaison de quelque chose de plus profond et de plus signifiant auquel il nous faudrait accéder. Les pragmatistes entendent incarner et promouvoir la première attitude contre tout appel à des origines ou des principes obscurs et cachés."

L'Institut Universitaire de France


L'Institut universitaire de France a pour mission de favoriser le développement de la recherche de haut niveau dans les universités et de renforcer l'interdisciplinarité. Il a été créé par le décret du 26 août 1991, sous la forme d'un service du ministère chargé de l'enseignement supérieur pour permettre que l’activité scientifique d’enseignants chercheurs de haut niveau soit reconnue et encouragée dans leur université d’appartenance, et non par la voie traditionnelle d’une nomination dans un grand établissement parisien, un organisme de recherche ou à l’étranger.