Une plaidoirie sur tous les fronts : les conflits, le climat et le droit humanitaire
Le climat change partout dans le monde, mais ce sont les personnes qui vivent dans des situations de fragilité qui sont les plus durement touchées. C’est pourquoi, en 2019, 70 pays se réunissaient à l’initiative de la Croix-Rouge française autour du thème « Santé et changements climatiques : soigner une humanité à +2 °C ». En 2020, dans sa Stratégie 2030, la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a reconnu les changements climatiques comme l’un des défis majeurs auxquels nous sommes confrontés.
Nous savons que l'environnement naturel est directement agressé ou dégradé par la guerre. Cette dégradation de l'environnement affaiblit la résilience des personnes et leur capacité à s'adapter au changement climatique. Aussi, même lorsque l’environnement naturel n’est pas directement pris pour cible, le changement climatique a un impact disproportionné sur les pays en proie à un conflit armé où la population se retrouve doublement menacée. Et rappelons que sur les 20 pays les plus vulnérables au changement climatique, la plupart sont en situation de conflit.
A travers notre mission historique et statutaire de diffuser le droit international humanitaire (DIH), nous souhaitons faire respecter ces règles permettant de limiter la dégradation de l’environnement et, par conséquent, réduire les souffrances et les risques auxquels les communautés touchées par un conflit armé sont exposées en raison du changement climatique. Le droit international humanitaire protège l’environnement naturel et interdit notamment l’utilisation de « méthodes ou moyens de guerre qui sont conçus pour causer, ou dont on peut attendre qu'ils causeront, des dommages étendus, durables et graves à l'environnement naturel ». Il interdit également les attaques contre l'environnement naturel à titre de représailles.