L'Indice Boursier Régional IAE Lyon - Université Lyon 3 recule de 17,61% en 2011

Evènement | 5 janvier 2012

L’Indice boursier IAE Lyon - Université Lyon 3 perd 1,1% en décembre 2011, soit une chute de 17,61% en une année.

L’année 2011 s’est terminée en net repli (-17,61%), très semblable en fin de compte à la hausse constatée en 2010 (+17,72%), même si finalement sur les deux dernières années il y a un repli de 3%.

Après un bon premier semestre (+11,63%), le deuxième semestre est catastrophique (-26,2%) : on y dénombre cinq mois de baisses souvent importantes, avec de fortes volatilités. Le quatrième trimestre est moins mauvais, grâce à un bon mois d’octobre, mais  la baisse de l'indice boursier régional IAE / Université Lyon 3 avoisine malgré tout 4%.
Le mois de décembre avait mal commencé avec un recul de 4,57% durant la première quinzaine, mais il se termine mieux limitant sa perte pour l’ensemble du mois  à 1,1%.
Sur un an les autres indices français sont baissiers, ce qui est le cas d’ailleurs de la majorité des indices mondiaux : le Cac 40 régresse de 16,95%, l’indice des valeurs moyennes Mid & Small de 21,44%.
Ces chiffres masquent le fait que les valeurs petites, davantage même les valeurs moyennes, ont mal terminé l’année 2011, alors que 2010 et le début d’année 2011 avaient été réconfortants. Deux explications peuvent être avancées : la première résulte d’une liquidité plus aléatoire des petites valeurs dans la période tendue qui a été vécue dès l’été dernier ; la deuxième est la résultante dans la zone euro ces derniers mois d’un retour d’une tendance récessioniste, dès septembre.
Les pays de la zone euro terminent l’année dans le rouge : -25,2% pour l’Italie (FTSE Mib), -14,7% pour le Dax allemand ou encore -13,1% pour l’Ibex espagnol. Par ailleurs le FTSE 100 ne perd à Londres que 5,55%, quand le Dow Jones américain gagne 5,53%, mais il faut prendre en compte alors dans ces cas les évolutions intervenues en 2011 des devises support par rapport à l’euro…
 

ENVIRONNEMENT et PERSPECTIVES

L’année 2011 s’est déroulée avec pour toile de fond la crise des dettes souveraines. La France a récemment arrêté à 178 milliards d’euros le montant des emprunts à moyen et long terme qui seraient effectués par la France sur les marchés en 2012, soit légèrement moins qu’en 2011.
Les établissements bancaires de la zone euro ont déposé 453 milliards d’euros de liquidités au jour le jour auprès de la Banque Centrale Européenne, niveau record depuis la création de l’euro, et même plus que fin décembre dernier : au lieu de se prêter de l’argent entre elles les banques de la zone euro préfèrent donc placer à la BCE. Pourtant ces liquidités sont rémunérées faiblement au taux de 0,25%, sensiblement moins qu’elles le seraient auprès d’autres institutions financières, mais la prudence les conduit à ne pas se prêter entre elles, tout climat de confiance faisant malheureusement défaut : la conséquence a pu être relevée un temps aussi au niveau des taux interbancaires anormalement élevés, mais les injections de liquidités de la BCE ont inversé la tendance du fait que le marché est désormais fortement surliquide.

Suite à la faillite de Lehman Brothers en 2008 les banques avaient appris à gérer au mieux leurs liquidités, pratiquant la diversification, ce qui fait que toutes les banques disposent aujourd’hui des outils pour sécuriser leurs programmes de refinancement pour 2012.
Les conséquences des effets d’un retour de la récession en Europe se ressentent avec un chômage qui s’accroit, en France aussi récemment.

On peut noter que selon l’INSEE les dépenses de consommations des ménages français en volume ont reculé en novembre de 0,1%, mais d’une année sur l’autre la baisse atteint même 2,1%. Dans le contexte actuel les ménages ont souvent des réactions « pro-cycliques », pouvant renforcer les tendances du cycle économique : craignant une situation qui se dégraderait, les ménages augmentent leur épargne de précaution pour faire face aux imprévus qu’ils redoutent. Attitude compréhensive, mais qui peut encore réduire la consommation des ménages, et accentuer la dégradation sur le marché de l’emploi.

Qu’attendre en 2012 ?

Au terme d’une année éprouvante - tout particulièrement au deuxième semestre - « l’année du pessimisme rationnel » aux dires de Joseph E.Stiglitz, Prix Nobel d’Economie en 2001, on peut espérer et croire sérieusement que 2012 sera meilleure. En fait la mondialisation au sein de laquelle nous évoluons peut compliquer les choses, plutôt que de les simplifier. Mais c’est ainsi, et somme toute il y a aussi beaucoup d’aspects positifs que l’on pourrait recenser. On a pu aussi concrètement relever aux Etats-Unis des indices annonciateurs d’une amélioration de la situation économique.

L’Euro a fêté aussi ses dix ans de mise sur le marché des billets et pièces, dans une totale discrétion, ce que l’on peut comprendre dans le contexte présent, mais en laissant de côté les aspects positifs qui l’ont accompagnée.
Bref les marchés financiers devront retrouver la sérénité et la confiance, pour bénéficier des valorisations auxquelles aujourd’hui ils peuvent prétendre et re-accéder, aux moments peut-être où on le croit le moins envisageable.
Tout cela ne doit pas faire oublier le rôle fondamental de la rigueur dans la gouvernance, mais aussi l’importance des risques existants, qu’il faut contrôler et maîtriser au mieux. 

> Le graphique : Evolution de l'Indice boursier régional depuis 1986
> Le graphique : Evolution annuelle depuis 25 ans
> Le graphique : Evolution 2010-2011

* En septembre 1986 fut créé l’indice boursier régional « IAE de Lyon / BNP PARIBAS », dénommé depuis juillet 2004 « IAE - Université Lyon 3 ». Cet index est très vite devenu une référence incontournable sur l’activité économique des entreprises régionales. En 2012, il regroupe toujours 80 actions (Euronext, et Alternext).

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