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Séminaire Hexis "Le relativisme"
Troisième saison du séminaire de recherche réunissant des doctorants, des chercheurs confirmés et des non doctorants.
Ce séminaire est coordonné simultanément par des doctorants de Lyon 3 ainsi que par le laboratoire junior "Groupe de recherche sur les normes et la normativité" de l’ENS de Lyon. Cette réunion des efforts a notamment pour vocation, d’une part, de déployer l’analyse des normes sous l’angle bien précis du relativisme, qui est aujourd’hui au centre de nombreuses discussions éthiques, esthétiques et épistémiques ; et d’autre part, de prolonger les efforts engagés au cours de l’année 2013 autour du thème du réalisme.
Les séances ont lieu le mercredi de 17H à 19H, et sont consacrées à des interventions de 45 minutes environ, suivies d’un temps d’échanges et de questions.
La salle de conférence définie pour les séances étant susceptible de changer, nous vous invitons à vous incrire à notre liste de diffusion en nous contactant à cette adresse : lyonhexis@gmail.com.
Prochaine intervention :
Mercredi 19 mars 2014Cain TODD (Lancaster University & Institut Jean Nicod) : "L’objectivité et le relativisme dans le jugement esthétique"
On présuppose souvent que, dans notre pensée et nos pratiques évaluatives, l’objectivité est l’opposé du relativisme. Nos jugements évaluatifs peuvent être soit objectivement vrais, soit relativement vrais, mais pas les deux à la fois. Dans ma communication je vais défendre la thèse selon laquelle les jugements esthétiques sont soumis à des contraintes objectives et relatives. Ceci est dû au fait que les jugements esthétiques ne forment pas une classe homogène. Pour commencer, je me propose de décrire ce que je considère comme étant la théorie qui explique de la façon la plus plausible comment ces jugements peuvent être en apparence à la fois objectifs et subjectifs. Il s’agit de la théorie naturaliste de Hume. Dans un second temps, j’examine si la théorie humienne de l’objectivité est remise en question par le relativisme. Je soutiens que, pour ce qui est des exemples de désaccords insolubles en particulier, c’est bien le cas. Cependant, cela suggère que les contraintes normatives qui régissent les jugements esthétiques sont plus complexes que l’on ne l’a pensé jusqu’à présent. Plus précisément, je soutiens la these que certains types de jugements esthétiques sont plus objectifs (et donc moins relatifs) que les autres types de jugement.
(La séance aura lieu de 17h à 19h, en salle 205 du Bâtiment de la Recherche)
Précédentes interventions :
Mercredi 26 février 2014
François JAQUET et Hichem NAAR (Genève) : "Subjectivisme et relativisme métaéthiques"
En métaéthique, le subjectivisme est la thèse que les faits moraux sont subjectifs, qu’ils dépendent des états subjectifs d’un sujet ou d’un ensemble de sujets. Sur le non-naturalisme, il a l’avantage de ne pas s’engager à l’existence de faits non-naturels. Et contrairement aux formes objectivistes du naturalisme, il rend aisément compte de l’autorité des faits moraux, de leur tendance à guider l’action. Le relativisme, quant à lui, est la thèse que la valeur de vérité des énoncés moraux varie selon les sujets, ou selon les ensembles de sujets : un énoncé comme « Mentir est mal » n’est pas vrai tout court ; il peut être vrai pour Sam mais faux pour Maria. Populaire parmi les non-philosophes, il l’a longtemps moins été chez les philosophes, qui s’en servaient plus pour réduire les théories de leurs opposants à l’absurde – « T implique le relativisme, donc T est fausse ». Il a pourtant gagné en respectabilité au cours des deux dernières décennies. Dans cette présentation, qui se veut introductive, nous proposons d’examiner différentes théories subjectivistes, dont certaines sont relativistes, et les problèmes qu’elles rencontrent.
Mercredi 12 février 2014
Stéphane DUNAND (Aix-en-Provence) : "Relativité linguistique et ontologie de la couleur"
Le relativisme est souvent associé à des positions antiréalistes. Toutefois le relativisme descriptif (la négation de l’existence d’universaux transculturels) n’implique pas l’adoption d’une telle position, qui relève d’un relativisme normatif. La thèse de la relativité linguistique relative au vocabulaire chromatique nie l’existence d’universaux sémantiques. Cette thèse a été contestée par Berlin & Kay, mais elle est aujourd’hui défendue par plusieurs linguistes et philosophes. J’aimerais montrer que cette thèse, si elle est vraie (il me semble qu'elle l’est) peut nous aider à élaborer une métaphysique réaliste de la couleur.
Mercredi 29 janvier 2014
Julien CAVAGNIS (Lyon 3) : "Sur le "relativisme" de Michel Foucault : historicisme, positivisme et anarchéologie"
Remarquant que l'on s’en tient souvent aux aspects uniquement "négatifs" de ses recherches, et relevant tout particulièrement le triple reproche d'historicisme, de nominalisme et de nihilisme souvent formulé à l'égard de celles-ci, Foucault proposa de répondre, dans une de ses leçons au Collège de France, non par une justification théorique de telles positions, mais par trois questions d’ordre plus pragmatique :
"[A propos de l’historicisme :] quels ont été les effets et ce que peuvent être les effets de l’analyse historique dans le champ de la pensée historique ? [A propos du nominalisme :] quels ont été les effets de ces critiques nominalistes dans l’analyse des cultures, des connaissances, des institutions, des structures politique ? [A propos du nihilisme :] qu’ont été et quels peuvent être les effets du nihilisme dans l’acceptation et la transformation des systèmes de valeurs ?" (M. Foucault, Le Gouvernement de soi et des autres. Cours au collège de France, 1982-1983, Seuil-Gallimard, 2008, p. 7)
Ce texte, comme d’autres, permet d’indiquer quelle pourrait être la manière de traiter la question du « relativisme » de Michel Foucault : non pas thèse ou doctrine philosophique ou épistémologique sur la nature de la connaissance ou de la vérité, mais posture méthodologique première qui ne se légitimerait pas dans une justification a priori, mais par les effets qu’elle permet de produire. C’est une telle approche que nous voudrions préciser et explorer. Elle nous permettra :
- de distinguer un « relativisme » comme point final d’une recherche et un « relativisme » comme point de départ ou point d’ouverture de celle-ci ;
- d’interroger, à partir de cela, les effets positifs (et non pas seulement négatifs) qu’une telle posture a impliqué pour différentes recherches de Foucault, de sa redéfinition du « savoir » et de l’histoire des idées à sa redéfinition du « pouvoir » s’orientant alors vers ce qu’il proposa de nommer une « philosophie analytique du politique » ;
- de formuler l’hypothèse selon laquelle un tel « relativisme » de départ se combine et fonde en quelques sortes ce que nous pourrions nommer un certain « positivisme » de Foucault (en accord avec son usage régulier de ce terme, qu’il nous faudra interroger).
Une telle réflexion permettra d’avancer quelques hypothèses en direction d’une réévaluation – d’une « relativisation » – de cette notion de « relativisme », notamment dans son lien avec une production de connaissances positives. Elle permettra dans le même temps d’avancer quelques pistes pour une réflexion épistémologique portant sur l’œuvre de Foucault et quelques-unes de ses propositions principales."
Mercredi 11 Décembre 2013
Quentin SOUSSEN (EHESS Paris) : "Le relativisme de la justification épistémique"
Le relativisme épistémique repose sur l'argument selon lequel :
- ce qui constitue une bonne justification dépend d'un ensemble de principes épistémiques fondamentaux ;
- il y a plusieurs ensembles de principes épistémiques fondamentaux ;
- il est impossible de prouver qu'un ensemble de principes épistémiques permet de former de meilleures justifications qu'un autre sans faire de pétition de principe ; donc,
- ce qui constitue une bonne justification est entièrement relatif à l'ensemble de principes épistémiques auquel on se réfère, mais il n'y a pas de raison de penser que cet ensemble est meilleur qu'un autre.
Mercredi 27 Novembre 2013
Florian COVA (CISA Genève) : "Le réalisme esthétique à l'épreuve du sens commun"
Selon le réalisme esthétique, les propriétés esthétiques comme la beauté ou la laideur existent indépendamment de nous et se trouvent réellement "dans les choses". Un des principaux arguments en faveur du réalisme esthétique est qu'il est la théorie qui s'accorde le mieux avec notre conception "naïve" du domaine esthétique : ne pensons-nous pas que les jugements esthétiques, contrairement aux simples jugements portant sur l'agréable, sont susceptibles d'être corrects ou incorrects, et prétendent à l'universalité ? C'est cette prétention du réalisme esthétique à s'accorder avec le sens commun que nous avons mis à l'épreuve de la méthode expérimentale, et les résultats pour le réalisme esthétique sont, en toute objectivité, loin d'être joli joli.
Mercredi 6 Novembre 2013
Jacques-Louis LANTOINE (ENS Lyon) : "Le relativisme moral est-il encore trop moral ? Evaluation et hiérarchisation dans l'éthique spinoziste"
Mercredi 16 Octobre 2013
Blondine DESBIOLLES (Lyon 3) : "La fragmentation de la valeur face aux exigences libérales d'objectivité et d'impartialité. Relativité, subjectivité et partialité dans la pensée de T. Nagel"
Accès : le séminaire est ouvert à tous
Organisation :
Benoît Gide
Marion Le Bidan - marion.lebidan@gmail.com
Jacques-Louis Lantoine - jllantoine@gmail.com
Samuel Lepine - samuel.lepine@gmail.com
Document(s) à télécharger
- Affiche / Programme du 1er semestre PDF, 3 Mo
- Affiche / Programme du 2e semestre PDF, 2 Mo
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